Le mot de l'Aumônier

En 1977, R. Barthes écrivait : « L’identité fatale de l’amoureux n’est rien d’autre que : je suis celui qui attend. » Voilà l’Avent ! Le chrétien, amoureux du Christ, s’exclame : « Je suis celui qui attend. »
À Dieu qui se révèle au buisson ardent comme « Je suis Celui qui suis » (Ex 3, 14), le chrétien répond : « Je suis celui qui attend ». Face au professeur qui s’attarde ou au bac qui arrive, l’élève de La Sauque se morfond parfois : « Je suis celui qui attend ».

Quelle attente ? Un chrétien ou un élève peu angoissé, pas inquiet ni rongé de doutes serait-il inconscient ? Non ! Là où l’amoureux de Barthes vit l’attente comme un « tumulte d’angoisse », Jésus invite à la confiance.

Car l’ « attente de Dieu » chère à S. Weil est à double sens : « attente de Dieu » parce que nous attendons Dieu, mais aussi « attente de Dieu » parce que Dieu nous attend : en tout lieu, notamment celui de notre vocation, Jésus nous précède. Joyeux et saint Noël !

fr. Jean-Thomas de Beauregard o.p.